Les enfants de Taramana ont la chance d’avoir des “grands frères et grandes soeurs”, anciens élèves du centre, qui peuvent les guider, conseiller ou tout simplement faire figure de modèles à suivre. Nous allons revenir sur le parcours de certains d’entre eux, et c’est Dara qui ouvre le bal.
Âgé de 19 ans, Dara est aujourd’hui étudiant en architecture et s’apprête à intégrer une formation à l’ESNA de Paris Malaquais à la rentrée. En pleins préparatifs pour son départ, il a accepté de répondre à quelques questions.
Dara et Taramana, une histoire qui dure depuis douze ans…
« Je suis arrivé à Taramana quand j’avais 7 ans, donc il y a environ douze ans. J’ai pu y apprendre l’anglais et le français, faire du rugby et d’autres activités… Puis quand je suis arrivé au lycée, je n’avais plus le temps d’aller au centre tous les jours car j’étais trop occupé. J’ai quand même continué à venir pour les cours de théâtre, les évènements, mais aussi pour donner bénévolement des cours de français. J’adore ça, enseigner et voir les élèves progresser. D’ailleurs, ça m’a fait plaisir de retrouver mon rôle de prof de français ces dernières semaines. Si je pouvais continuer à le faire tous les jours, je serais heureux ! »
Dara nous explique alors que son attrait pour la langue française vient des diverses rencontres qu’il a faites, notamment les bénévoles qui sont passés à Taramana, mais aussi d’un rêve qui le motive depuis l’adolescence : partir étudier en France. « J’ai découvert la France pour la première fois en 2016, quand on est parti en tournée avec “Les Petits Chenapans”, la troupe de théâtre de Taramana. J’ai adoré… et j’ai beaucoup bronzé ! Aujourd’hui, mon rêve se réalise enfin. Je pars poursuivre mes études d’architecture à Paris ! »
« C’est grâce à Taramana que je suis monté sur scène pour la première fois. »
Quand on lui demande de nous citer des moments marquants pour lui à Taramana, il nous parle de toutes les fois où il a pu se produire devant un public. « On a fait beaucoup de spectacles. Les concours TaramanAcademy et Taramana’s Got Talent, la tournée pour notre pièce de théâtre, les concerts de charité… C’est grâce à Taramana que je suis monté sur scène pour la première fois. Ça m’a aidé à dépasser ma timidité et à développer mes talents artistiques, tels que le chant, le beatbox, la musique, la comédie, la production de vidéos… J’ai même participé à l’émission télévisée Cambodia’s Got Talent avec un ami. Au départ, je m’étais simplement inscrit pour voir jusqu’où je pouvais aller, et finalement on est arrivés en finale. L’équipe et les enfants de Taramana sont venus m’encourager ! »
Il garde en tête beaucoup de super souvenirs du centre, mais aussi des moins bons… comme le jour où il s’est fait vacciné par Jocelyn, président de l’association et médecin de profession. « Et j’ai crié, criééé, Jocelyn, pas de vaccin ! » chante-t-il en rigolant sur la mélodie d’Aline. « J’avais trop peur… Ils ont été obligés de me tenir pour me faire la piqûre. »
Pour conclure cette entrevue, Dara remet sa casquette de « grand frère » pour donner des conseils aux plus jeunes: « Sans Taramana, je n’aurais peut-être pas eu les mêmes opportunités pour apprendre et développer tout mon potentiel. Si j’avais un conseil à donner aux élèves du centre, ce serait de continuer à venir régulièrement à Taramana, que ce soit pour suivre les cours, aller à la bibliothèque ou participer aux activités. Et mon second conseil, qui est certainement le plus important, c’est d’oser parler avec les gens, oser essayer des choses nouvelles, oser demander de l’aide quand on en a besoin… juste, oser. C’est une chose très difficile à faire pour les cambodgiens, mais quand on y arrive, c’est la réussite assurée dans nos projets et dans la vie en général ! »
Nous remercions Dara pour tout ce qu’il a apporté à Taramana et nous lui souhaitons beaucoup de bonheur et de succès pour ce nouveau chapitre de sa vie !