En novembre, c’est la rentrée des classes pour les enfants cambodgiens. Une occasion parfaite pour faire un point sur l’éducation au Cambodge, ce domaine étant au coeur de notre action. Alors que nous revenions dans notre newsletter du mois sur l’évolution du système scolaire cambodgien, attardons nous ici sur les difficultés qui subsistent dans ce secteur, et qui touchent donc inévitablement les enfants que nous accompagnons au quotidien à Taramana.
Les défis de l’éducation au Cambodge… et à Boeng Salang
Le Cambodge garde des cicatrices profondes des massacres perpétrés sur son sol. L’une d’elles est la situation financière difficile dans laquelle vivent certaines familles, et notamment celles des enfants de Taramana. Gagner de l’argent étant leur priorité, l’instruction des enfants est souvent reléguée au second, voire au dernier plan.
Cela s’explique par le fait que, même si l’école publique est officiellement gratuite pour tous, il y a en réalité des frais non-officiels qui représentent un coût très important pour les familles, tels que les uniformes obligatoires et autre matériel scolaire, les frais de transport, mais aussi l’argent que les élèves doivent donner tous les jours à leurs professeurs à l’école publique, afin de compléter le salaire très modeste de ces derniers.
Autrement dit, envoyer leur enfant à l’école constitue non seulement un manque à gagner pour les parents, puisque l’enfant n’a plus de temps de travailler et de contribuer aux revenus de la famille, mais la scolarisation représente également une lourde dépense qu’ils ne peuvent pas assumer. De plus, en parallèle des cours à l’école publique où ils se rendent sur une demi-journée, les élèves cambodgiens suivent généralement des cours complémentaires dans des écoles privées payantes et donc non accessibles à tous.
Les conséquences de ces inégalités sont par exemple le fait que les enfants issus de familles en difficulté ont du retard par rapport à leurs camarades qui eux étudient dans des écoles privées. Une autre conséquence est le décrochage scolaire. Certains abandonnent en effet l’école très tôt pour travailler dans des usines ou parfois même dans la rue, et ainsi aider leurs familles. Rares sont donc ceux qui poursuivent leurs études jusqu’en grade 12, équivalent de la Terminale en France, et très peu ont les moyens de s’inscrire à l’université car les frais sont élevés. C’est face à de telles situations que Taramana intervient, afin que les enfants puissent grandir et s’épanouir comme les autres, malgré les conditions de vie de leurs familles.
À Taramana, un soutien matériel et un programme éducatif diversifié
Après une enquête sociale auprès de leurs familles, les enfants de Boeng Salang peuvent bénéficier du soutien de Taramana à une condition : être scolarisés à l’école publique et s’y rendre de manière assidue. Cependant, compte tenu des obstacles exposés plus haut, la plupart des familles n’ont pas les moyens de payer tous les frais associés à l’école.
Pour lever cet obstacle, Taramana participe directement au financement de la scolarité des enfants. Ainsi, à chaque rentrée les élèves reçoivent des fournitures scolaires (trousses, cahiers, stylos, crayons, gommes, tailles crayons…), parfois accompagnées de nouveaux uniformes. Nous aidons aussi directement l’école publique où se rendent les élèves du centre, en donnant également du matériel à l’établissement et en complétant le salaire des professeurs. Quant aux plus âgés, les étudiants, Taramana abonde pour la prise en charge de leurs frais d’inscription à l’université ou dans des formations professionnelles. Cette année, grâce à l’aide du Groupe Bouygues, ce sont 16 jeunes qui pourront entamer ou poursuivre leurs études.
Au-delà de l’aide matérielle, les enfants qui se rendent quotidiennement au centre bénéficient de cours de soutien en khmer, mathématiques, anglais et pour ceux qui le souhaitent en français et en informatique. D’autres connaissances ou compétences toutes aussi importantes sont également enseignées aux enfants, par notre équipe pédagogique, appuyée par les bénévoles et intervenants extérieurs. À commencer par la confiance en soi, ou encore l’ouverture d’esprit, la créativité, le rapport à l’autre, la communication, l’esprit d’équipe, etc.
Toutes ces notions leur sont transmises à travers le sport, le théâtre, des ateliers créatifs, des sorties culturelles, des activités artistiques, des sessions de sensibilisation, des formations et bien d’autres projets qui se dessinent chaque année…
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